« Si nous voulons que les droits de la nation soient garantis dans la République islamique et demeurent toujours efficaces, nous devons prêter attention aux Maqāṣid al-Charia (objectifs supérieurs de la Loi islamique). »
« Si nous voulons que les droits de la nation soient garantis dans la République islamique et demeurent toujours efficaces, nous devons prêter attention aux Maqāṣid al-Charia (objectifs supérieurs de la Loi islamique). »

Dans son intervention, il a expliqué la place des Maqāṣid al-Charia dans la jurisprudence islamique, leurs fondements théoriques, les dérives des approches extrémistes ou excessivement littéralistes, et leur rapport avec les droits de la nation dans la Constitution de la République islamique.

Au début de son allocution, il a rappelé que la notion de Maqāṣid al-Charia possède une longue histoire dans la jurisprudence islamique, déclarant : « Par Maqāṣid al-Charia, on entend les buts et la philosophie de la législation des lois religieuses. Ce sujet est différent de celui des ʿilal al-Charayé (les raisons spécifiques des lois). Quand nous parlons des ʿilal al- Charayé, il s’agit de la sagesse et des motifs de certaines prescriptions particulières, tandis que les Maqāṣid al-Charia concernent les finalités globales de la Loi et la mission des prophètes. »

Il a ajouté : « Dans nos sources islamiques, qu’il s’agisse du noble Coran ou des traditions des Gens de la Maison du Prophète (Ahl-ul-Bayt), les maqāṣid sont clairement exprimés. Si nous ouvrons le Coran, nous constatons que le but de la mission du Prophète (que la paix soit sur lui) est d’enseigner le Livre et la sagesse, de purifier les âmes, d’établir la justice, de lever les chaînes, de guider les hommes des ténèbres vers la lumière, d’élever la raison et de préserver la dignité humaine. Tout cela constitue les Maqāṣid al-Charia. Ainsi, pour les connaître, nous n’avons pas besoin d’inventions purement rationnelles ; les textes divins eux-mêmes nous les exposent. »

Le membre de l’Assemblée des experts du leadership a ensuite divisé les approches relatives aux maqāṣid et mis en garde contre les excès et les négligences : « Un courant intellectuel que j’appelle les “maqāṣidistes exclusifs” (maqāṣid-basand) se limite aux objectifs de la Loi et met de côté les textes. Dans cette approche, les maqāṣid remplacent les textes, et ces derniers perdent peu à peu leur valeur. À l’inverse, il existe un courant que je nomme les “textualistes exclusifs” (naṣṣ-basand), c’est-à-dire ceux qui s’en tiennent uniquement à la lettre des textes sans aucune attention aux objectifs et aux sagesses des lois. C’est là aussi un fléau qui réduit la religion à un ensemble de prescriptions rigides et inefficaces. La voie juste consiste à reconnaître à la fois les textes et les objectifs, et à établir un équilibre entre les deux. »

L’Ayatollah Alidoust a insisté sur le fait que le noble Coran regorge d’enseignements manifestement maqāṣidi : « Quand le Coran dit : « Nous avons envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes et Nous avons fait descendre avec eux le Livre et la Balance afin que les hommes établissent la justice » (Coran, 57 : 25), n’est-ce pas là une affirmation explicite de l’un des maqāṣid de la Loi, à savoir l’instauration de la justice ? Ou lorsqu’il dit : « Il enlève les fardeaux et les chaînes qui étaient sur eux » (7 : 157), n’est-ce pas la libération de l’homme des contraintes imposées ? Ou encore quand il affirme qu’Il leur enseigne le Livre et la sagesse et les purifie, cela montre que l’instruction, la purification et la sagesse sont parmi les objectifs essentiels. »

Il a poursuivi : « Dans les traditions des Ahl-ul-Bayt, on retrouve également clairement ces maqāṣid. Si nous consultons le Nahj-ul-Balaghah, nous voyons dans les sermons et les lettres de l’Émir des croyants (l’Imam Ali) des appels répétés à la justice, à la dignité, à la liberté et à la protection des droits du peuple. Ainsi, ceux qui prétendent que les maqāṣid doivent être connus uniquement par la raison ou par conjecture se trompent, car ces finalités existent dans le cœur même de la religion ; il suffit de se référer directement au Coran et aux hadiths pour les en extraire. »

Abordant ensuite une question souvent posée, il a déclaré : « Certains demandent : que faut-il faire s’il y a un conflit apparent entre les textes et les maqāṣid ? Faut-il écarter les textes ou les objectifs ? La réponse est que, premièrement, dans la plupart des cas, un tel conflit n’existe pas, car les textes eux-mêmes visent à réaliser les maqāṣid. Deuxièmement, dans les rares cas où un tel conflit semble se produire, il ne faut pas supprimer l’un au profit de l’autre, mais chercher, avec méthode et rigueur dans l’effort d’interprétation (ijtihād), une voie de conciliation. »

Pour illustrer ce point, il a cité un récit de l’Imam Sadegh (paix sur lui) : « Dans le cas d’une location d’animal, l’Imam insiste sur le fait qu’aucune injustice ne doit être commise et que chaque partie doit obtenir son droit. Ici, l’Imam, en s’appuyant sur les principes de la négation de l’injustice et de l’accomplissement des droits, a concilié textes et maqāṣid. C’est précisément cet équilibre dont nous avons besoin. »

L’Ayatollah Alidoust a ensuite abordé la question des droits de la nation : « Les droits de la nation ne se limitent pas à ce qui est énoncé dans la Constitution. Certes, le troisième chapitre de la Constitution est intitulé “Les droits de la nation”, mais si nous regardons nos textes religieux, nous verrons que cette question y est abordée de façon bien plus large. Lorsque le Coran insiste sur la justice, la liberté, la dignité, la croissance de la raison et la levée des chaînes, tout cela représente, en réalité, les droits de la nation. »

Il a ajouté : « Ainsi, si nous relisons les Maqāṣid al-Charia, nous verrons que les droits de la nation possèdent une base solide dans les sources islamiques, et que notre Constitution peut, en s’appuyant sur ces fondements religieux, être approfondie et renforcée. Les droits de la nation dans la République islamique ne sont pas seulement une création humaine ou conventionnelle ; ils ont aussi une racine divine et légale (basée sur la charia). »

En conclusion, ce membre de l’Assemblée des experts du leadership a souligné l’importance de ces discussions pour l’avenir du système islamique : « Si nous voulons que les droits de la nation soient garantis dans la République islamique et demeurent toujours efficaces, nous devons accorder de l’attention aux Maqāṣid al-Charia ; ni au point de négliger les textes et tomber dans un sécularisme religieux, ni au point de nous limiter à la lettre des textes et d’oublier les objectifs supérieurs. Nous devons considérer les textes et les objectifs ensemble, afin que la Loi islamique soit préservée et que les droits de la nation soient pleinement garantis. »

 


سه شنبه 15 مهر 1404 (20 ساعت قبل )
همایش ملی حقوق ملت و آزادی‌های مشروع در منظومه فکری حضرت آیت الله العظمی خامنه‌ای(مدظله‌العالی)
با هدف 1- بازخوانی اندیشه‌ و سیره‌ حضرت آیت الله العظمی خامنه‌ای (مدظله‌العالی) در حوزه‌ حقوق ملت و آزادی‌های مشروع 2- ترسیم نظام مطلوب حقوق ملت و آزادی‌های مشروع مبتنی بر اندیشه حضرت آیت الله العظمی خامنه‌ای(مدظله‌العالی) 3- تضمین و صیانت از حقوق ملت و آزادی های مشروع و چگونگی ارتقاء آن بر اساس آراء و اندیشه‌های حضرت آیت الله العظمی خامنه‌ای(مدظله‌العالی) برگزار می‌شود.
مؤسسه پژوهشی فرهنگی انقلاب اسلامی
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